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Notre petit domaine sappelle "
Douach
". |
Il était une fois
une ferme abandonnée depuis vingt ans,
nichée au cur des Pyrénées
ariégeoises, loin de toute source de pollution, en lisière
de forêt, en fin de route.
Entre cette terre et nous il y eut un véritable coup de foudre voici plus de trente années.
Notre petit domaine sappelle « Douach » ce qui veut dire « petit vallon » en occitan. Il sépanouit côté montagne. |
Entre les deux collines
le ruisseau serpente. Il gronde à la fonte des neiges, se fait ténu
les débuts dautomne. Nous avons de
ces longs étés indiens qui durent jusquaux gelées
et embrasent la montagne de ces couleurs fauves dautomne. Comme
si les arbres, en voulant imiter le soleil, essayaient de retenir son inexorable
course vers lhiver.
Lhiver, la végétation dort
parfois sous un épais manteau de neige. Tous les bruits sont assourdis.
Seuls merles, mésanges, quelues pinsons, le groc-bec aussi, les bouvreuils et nos amis les rouges-gorge dessinent des arabesques
sur le sol blanc et duveteux : ils saventurent jusquaux maisons
pour de concert faire le plein de graines de céréales et boules de graisses "faites mainson"
disposées à labri des chattes.
Puis, lentement, le printemps émerge. Dabord,
timide il finit par exploser en myriades de fleurs, fleurs des bois et des champs, fleurs
des arbres fruitiers, bulbes des talus ou cultivés, et nos centaines de rosiers et aubépines. Une lumière
extravagante après les jours courts de lhiver sinstalle peu
à peu et prend finalement le dessus.
1983 - Rosette dans le jardin "du bas"